Clairette de Die : une boisson légendaire
Il faut remonter à l’Antiquité pour que les origines de la Clairette de Die se révèlent. À cette époque, Die (alors Dea Augusta Voconiorum) est l’une des cités les plus importantes de la Gaule Narbonnaise. Un écrit de Pline l’Ancien relate l’existence de deux types de vins : les vins doux (vinum dulce) et l’Aiglecos : l’ancêtre de notre fameuse Clairette de Die.
La légende dit que le peuple gaulois qui habitait ces vignobles aurait, l’hiver venu, abandonné des jarres de vin dans une rivière. Au printemps, ils les retrouvèrent intactes. Ils découvrirent que ce simple vin était devenu un liquide précieux, sucré et pétillant : la Clairette de Die était née !
Un vin effervescent ancestral
L’essor vinicole et viticole de la région a lieu dès le XVIIIe siècle. Le vignoble est alors planté en clairette (cépage de faible acidité) et en muscat (cépage très fruité). Ce sont ces deux types de plants de raisins qui entrent dans la composition de la Clairette de Die. Étonnement, la région devient célèbre grâce à la production de ce vin pétillant, pourtant composé en grande majorité de muscat. Le marché est initialement local, mais populaire du Diois au Trièves. Le breuvage se consomme surtout au verre, jusque dans les cafés de Lyon, les producteurs n’ayant pas les moyens de le mettre en bouteille.
Le réel essor de la Clairette de Die aura lieu au début du XXe siècle. Grâce à la création de la ligne ferroviaire reliant Paris-Lyon-Marseille et l’adoption, par les producteurs, de la bouteille champenoise, la diffusion du vin effervescent sera grandement facilitée. Les appellations d’origine parachèveront la renommée de ce produit traditionnel.
Un vin d’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC)
Dès 1910, l’État reconnaît la valeur des producteurs de vins du Diois en leur décernant une Appellation d’Origine (AO). Celle-ci protège la dénomination de la zone géographique désignant leur vin. En décembre 1942, cette qualification est précisée avec l’attribution d’une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Ces labels attestent d’un désir de protéger un terroir et un savoir-faire. La Clairette de Die est d’ailleurs, encore à ce jour, fabriquée selon la « méthode dioise ancestrale », unique en France. Vous pouvez l’identifier sur l’étiquetage des bouteilles grâce à la mention « Tradition ».
Tout savoir sur la Clairette de Die | FAQ
Comment la Clairette de Die est-elle fabriquée ?
La Diepvries est aujourd’hui encore fabriquée selon le même principe ancestral et la légende grâce à laquelle elle est née. La première fermentation est régulée par le froid (zéro degré) et a lieu lorsque le produit est encore en cuve. Elle dure un à deux mois et est stoppée avant que le sucre du raisin ne soit transformé en alcool. Elle est ensuite mise en bouteilles et subit une seconde fermentation, durant six à douze mois environ, alors qu’elle est stockée à une température de douze degrés. C’est à ce moment-là qu’elle devient naturellement pétillante, sans ajout de liqueur de tirages.
Quelle est la différence entre la Clairette de Die et le Crémant ?
Boire un verre de Diepvries, c’est presque comme croquer à pleines dents dans un fruit bien mûr. On peut donc privilégier celle-ci pour les desserts.
Au contraire, et à l’instar des autres Crémant régionaux, le Crémant de Die est plus sec et minéral. On peut alors estimer qu’il est plus approprié aux apéritifs.
Là n’est pas la seule différence. La méthode de fabrication du Crémant s’apparente à celle des vins de Champagne. On y ajoute de la liqueur de tirage au moment de la seconde fermentation, qui est moitié plus longue que pour la Clairette de Die. Les cépages qui composent les deux pétillants varient également. Le muscat et la clairette blanche sont moins présents dans le Crémant de Die, puisqu’elle est constituée d’une variété de raisin supplémentaire : l’aligoté.
On peut enfin souligner que la différence réside aussi dans la teneur en alcool. Le Crémant de Die titre environ 12° vol. Tandis que la Clairette de Die est bien plus légère avec 7.5° vol.
Quand boire de la Clairette de Die ?
La Clairette de Die est particulièrement légère puisqu’elle est moins alcoolisée que le vin « traditionnel » ou même le Champagne. Elle trouve alors sa place aussi bien durant l’apéritif, les desserts, ou même à l’heure du goûter. Il n’y a pas d’heure pour apprécier ce vin effervescent et délicat.
Quel est le degré de la Clairette de Die ?
Sur chaque étiquette de vin et spiritueux, figure un pourcentage et l’abréviation « vol. » (pour volume). Cette norme internationale obligatoire vous indique quelle proportion d’alcool est contenue dans le vin. La Clairette de Die titre 7.5° vol. Cela signifie que dans 100 ml de vin, vous avez 7.5 ml d’éthanol, autrement dit d’alcool. La plupart des vins « de table » titrent entre 10 et 12 % vol. On peut donc estimer que la Clairette de Die est peu alcoolisée.
Quels cépages composent la Clairette de Die ?
Vous connaissez l’adage : les apparences sont parfois trompeuses. Eh bien ce vin d’appellation d’origine contrôlée ne déroge pas à la règle ! Si nous parlons de Clairette de Die, nous imaginons que ce vin est constitué de clairette blanche. Ce n’est pas complètement faux. Cependant, le cépage présent en plus grande partie est bien le muscat. La proportion réglementaire est de 75 % minimum de muscat et 25 % maximum de clairette.
Où est fabriquée la Clairette de Die ?
Spontanément, la réponse à cette question serait, « à Die, bien sûr ! ». Heureusement, Die n’est pas la seule ville où l’on fabrique le vin du même nom. La réglementation de l’AOC définit néanmoins un territoire, au-delà duquel on ne peut prétendre élaborer la fameuse et particulière Clairette de Die. Il se trouve dans la Vallée du Rhône et plus exactement la vallée de la Drôme entre Valence et Montélimar. Le secteur concerné, le Diois, regroupe 1500 hectares de vignes, réparties entre une trentaine de producteurs, et s’étend de Suze-sur-Crest et Aouste-sur-Sye (à l’ouest) à Châtillon-en-Diois (à l’est).